Pays, j'irai sans toi. Tes chemins ne sont pas tes chemins, ils sont aux seuls esprits qui s'y abandonnent. Rien ne connaît de frontières, ni le chant des oiseaux ni celui des bombes. Seule la peur qui renferme la créature en sa création place une limite en l'espace, tente invariablement de le morceler. Silence des enfouissements, et je m'enfouis sous une ligne de démarcation. Petitesse des commerces de la signifiance. Je ne suis personne. Je m'en satisfais et ne me satisfais plus que d'errance. J'existe encore, quelque peu, par ces rebords que je traverse, par les passages que ma langue tente d'y creuser. Il faut arpenter le vide pour, une fois de plus, se sauver.

#fragment