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Il est six heures du matin À l'horloge brisée du cosmic microwave Mélancolie des pizzas froides Pop capitalisme sans sucre Des canettes remplies de mégots De l'alcool russe Des trolls aussi Avec des araignées plus grandes que des vautours Qui dog whistlent & bourrent les urnes de nos systèmes nerveux Sans dents & sans dendrites L'église est plus messy qu'un bordel du périph nord Fake news fake news bruit de fond & fond diffus Le manuel d'une machine à laver est un traité d'ontologie La faute son rachat Marché secondaire & lave plus blanc que blanc L'ethnostate sous vide World white web Du papier bible Pour rouler le peu de weed Qui pousse encore sous purple haze Il est six heures mais Il fait encore seul dans l'urbain & tu n'es plus Que ce petit silence Qui ponctue une fusillade Un dimanche matin d'automne Longue vue .22 Long rifle Vitreux vitres brisées Croasse à l'envers des croix Le ciel fracturé Son cheval blanc éventré Il y a du néant entre Les intestins Les globules Les atomes L'invisible jusque dans Cette flaque D'ombre De sang & de merde

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Trinity sous permafrost Augmentation 3 degrés Nasdaq naufrage D'urnes diurnes Sous perfusion de haine Méditerranée fire fire Canots & Canaan La fluid society & son waterboarding du soi Mais qui de fantômes avec De mouvements ou de désordre S'absente de l'absence Pour que le négatif Du négatif Travaille & Destitue le mot qui saigne Avec sa langue de cendre Arrache toute figure Figuration En fasse masque Où déverser Cracher Ce qui De caillé dans l'humain Pourrit encore Faiblement

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Crucifié d'électrochocs Abou Ghraib sa mère Quel minaret ne ressemble À une seringue vide

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Ce n'était pas loin de Bagdad ou d'Alger Il y avait le siècle qui se mourait sans nous Des obus & des mandragores Qui perçaient nos plaies De pétrole & de racines Rances & acides Spleen screen Radar sans spectres Qui grésillait de tous nos trafics On accrochait des grenades aux dattiers Avec leurs noyaux de 7,62 mm Que l'on gardait longtemps entre les dents Avant de les glisser Lentement Dans un quelconque fusil Dans une quelconque fuite & de viser ou la tempe ou le temple Prime time des explosions lointaines Un background vert sang Hémorragie sur montagnes hallucinées & leur berceuse au goût de ruine The native nation des sables Au croissant plus acéré qu'une faux Mais où creuser la fosse Dans le mouvement du désert Néant moins l'autre On traîne toujours son horizon avec soi Fake news intraveineuse Ce qu'il nous en reste La réalité pousse à l'envers du livre Jeté très haut Clay arab shooting & la shooteuse qui dit la prière Avec sa gueule de crucifix Sous nos peaux de glaise Ô claymore mine d'outre-tombe D'outre-vide & tombe

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Un peu de cendre entre nos ères Qu'août des morts en son hiver bel Nous ne reviendrons plus sur terre Qui n'ombre nos nuits nucléaires Sur nous d'air en sphère se scellent

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Mass deportation Ils hurlent Contre nous Contre-jour Contre nature & nous À nous enfuir À nous enfouir À la seule nuit Mais il n'y a plus assez De nuit dans la nuit Unheimliche Partout de nous & des salles d'autopsie Dans des fast-foods Avec sa viande plus verte Que les océans & leurs dents rougeoyant Au travers De nous Au travers Des champs Des réseaux Des croix De ces croix Toujours Retournées Plantées Aux flammes D'ombres & de cagoules Plus blanches Que tout Ce qui speak white En la nation En la langue Qui vomit De peu De sang De transe Notre viande

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tu écoutes la balle qui te découpe te tranche la chair jusqu'à ce que tu entendes la lumière qui te traverse & tu lâches à la nuit & la nuit te rattrape avant qu'elle ne s'éteigne elle était cette belle nuit des marges un dernier rire à la nuit & tu y laisses n'y délaisses rien ou si peu & y passes trépasses une dernière fois tu effaces tes pas tes ombres le chemin le monde & du chemin sans égard tu effaces jusqu'au souvenir de l'ombre la première qui nia le jour pour ce qui en toi continue encore à te fuir & tu écoutes le calibre ce petit bruit que la modernité a pu enfanter tout auprès de toi cliquetis qu'étouffe la tempe la solitude s'épanche sur une fresque anonyme peinture fraîche matière grise lavis des chambres égarées tu écoutes la drogue qui s'effrite te ripe t'étripe comment & comment ça se termine les ombres le chemin le monde sans fumée l'histoire sans toi ça chemine de misère en misère tu écoutes encore un peu le sang qui goutte à l'âme son absence réminiscence d'absence le manque la gêne en cette bouteille qui coûte que coûte-t-elle rien ou si peu mais ça te coûte de t'avouer que l'ambre avait la moiteur de la fugue & des éboulements tu écoutes la cicatrice qui se grave te cale t'encastre parmi les ruines & les fossiles pendant que toi tu travailles ton foie ta foi & d'éther tu paves calfates tout ce qui s'élève que tu végètes ou non sous terre ils te le disent gagne-la ta peau elle ne vaut rien mais trime & traîne ta morgue jusqu'au-dedans de toi & tu écoutes y écoutes le silence au-dedans & au-dedans de toi sans racines la mémoire qui s'effile la porte le chômage l'usine délocalisée la race qu'ils te disent la race ou la rage que tu ne te dis à la lie le formol tu le bois encore & ça te décolle l'avant-bras car tout système vasculaire vit en périphérie des systèmes économiques d'une faille à l'autre on y gratte la fêlure & tes membres qui se piquent de remembrances sans sommation sous la peau la couleur identique identité incertaine qui se déverse tu la perds & rêves sans trêve que ça flotte loin avec ce que tu y places de désespoir dans le soir au loin mais tu n'y écoutes au loin que l'artère & ses voitures vides où tu t'enterres où tu t'entombes où s'écroulent les semaines les jours à attendre la semaine le jour la chaux & au jour chômé tu n'y reviens & n'y reviendras plus à l'assistance il ne reste rien de social du social de la société où tu tombes t'entombes & la cité s'en fiche te fiche tout au plus la paix cette cité qui s'échappe t'écharpe & tu échoues n'y échoues en l'ailleurs ce recommencement pareil & sans toi mais sans toi ils laveront le sang te trouveront un trou pour que tu y retrouves tout l'oubli du monde le chemin les ombres le globe la balle & sa chaleur.

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Dans la nuit d'Europe J'ai entendu à nouveau frappé à ma porte La meute les meutes d'ailes brisées Ange dernier de l'histoire Il est crevé D'émeutes Abattu d'Orient Qui ne s'acharne Sans carne L'incarnat des dermes De hiérarchies & de police Se désincarne Décharne le plus souvent De sang & d'ensemble L'étrange l'étranger En marge d'indicible D'indissoluble Ils font parlement sans & de sens interdits Édictent Les frontières Intériorisées de nous Tout au-dessous Des canalisations & du songe En notre communauté dernière De l'abandon

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Des lucioles dans une pipe à crack Tropique carcéral des midis La fin du mois la fin de moi Dissection d'être & de corps & de pouvoir Les âmes s'embrunissent de sondages & quelle corneille ne nous venge & des drones & des pouvoirs Bas résille brésillent de barbelés & les contre-feux d'automates serviles Que n'essaime ne s'éteigne parmi les flux le flux Ne s'y fluidifient & la viande & son travail

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vous nous aurez chassés de vos terres, je dis vos terres, car il vous est agréable d'entendre que cette terre est votre terre, alors qu'elle n'est qu'un peu de gravats entre nos soupirs. vous nous aurez chassés, & il ne restera plus rien de nous, jusque dans vos songes, dans ce liquide très noir qui peuple, la nuit venue, le ressac de vos esprits affairés, là, très bas, il ne restera plus rien des qualifications que vous apportiez à nos déviances. je me dissiperai à l'image de tous les autres dans ce vent du sud qui remonte sans but votre monde, & je ne vous tiendrai pas responsable de votre haine. il n'y aura en moi aucun redoublement de l'horreur, & si, par quelque force, je perdure, de ce vent à vos songes, dans l'image de ce spectre qui vous rappelle que la terre se creuse d'oubli, je laisserai la tourbe parler pour moi, déborder de la fosse jusqu'au frémissement du chardon qui pousse dans l'indifférence de nos gestes le long des sens uniques de l'histoire, en cette terre franche où nous avons tenté, tenté quelques instants de résister, & où il ne demeure que les souvenirs de notre fraternité des sous-sols.

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