Trinity sous permafrost
Augmentation
3 degrés
Nasdaq naufrage
D'urnes diurnes
Sous perfusion de haine
Méditerranée fire fire
Canots & Canaan
La fluid society
& son waterboarding du soi
Mais qui de fantômes avec
De mouvements ou de désordre
S'absente de l'absence
Pour que le négatif
Du négatif
Travaille &
Destitue le mot qui saigne
Avec sa langue de cendre
Arrache toute figure
Figuration
En fasse masque
Où déverser
Cracher
Ce qui
De caillé dans l'humain
Pourrit encore
Faiblement
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Crucifié d'électrochocs
Abou Ghraib sa mère
Quel minaret ne ressemble
À une seringue vide
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Ce n'était pas loin de Bagdad ou d'Alger
Il y avait le siècle qui se mourait sans nous
Des obus & des mandragores
Qui perçaient nos plaies
De pétrole & de racines
Rances & acides
Spleen screen
Radar sans spectres
Qui grésillait de tous nos trafics
On accrochait des grenades aux dattiers
Avec leurs noyaux de 7,62 mm
Que l'on gardait longtemps entre les dents
Avant de les glisser
Lentement
Dans un quelconque fusil
Dans une quelconque fuite
& de viser ou la tempe ou le temple
Prime time des explosions lointaines
Un background vert sang
Hémorragie sur montagnes hallucinées
& leur berceuse au goût de ruine
The native nation des sables
Au croissant plus acéré qu'une faux
Mais où creuser la fosse
Dans le mouvement du désert
Néant moins l'autre
On traîne toujours son horizon avec soi
Fake news intraveineuse
Ce qu'il nous en reste
La réalité pousse à l'envers du livre
Jeté très haut
Clay arab shooting
& la shooteuse qui dit la prière
Avec sa gueule de crucifix
Sous nos peaux de glaise
Ô claymore mine d'outre-tombe
D'outre-vide & tombe
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Un peu de cendre entre nos ères
Qu'août des morts en son hiver bel
Nous ne reviendrons plus sur terre
Qui n'ombre nos nuits nucléaires
Sur nous d'air en sphère se scellent
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Mass deportation
Ils hurlent
Contre nous
Contre-jour
Contre nature
& nous
À nous enfuir
À nous enfouir
À la seule nuit
Mais il n'y a plus assez
De nuit dans la nuit
Unheimliche
Partout de nous
& des salles d'autopsie
Dans des fast-foods
Avec sa viande plus verte
Que les océans
& leurs dents rougeoyant
Au travers
De nous
Au travers
Des champs
Des réseaux
Des croix
De ces croix
Toujours
Retournées
Plantées
Aux flammes
D'ombres & de cagoules
Plus blanches
Que tout
Ce qui speak white
En la nation
En la langue
Qui vomit
De peu
De sang
De transe
Notre viande
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Dans la nuit d'Europe
J'ai entendu à nouveau frappé à ma porte
La meute les meutes d'ailes brisées
Ange dernier de l'histoire
Il est crevé
D'émeutes
Abattu d'Orient
Qui ne s'acharne
Sans carne
L'incarnat des dermes
De hiérarchies & de police
Se désincarne
Décharne le plus souvent
De sang & d'ensemble
L'étrange l'étranger
En marge d'indicible
D'indissoluble
Ils font parlement sans
& de sens interdits
Édictent
Les frontières
Intériorisées de nous
Tout au-dessous
Des canalisations & du songe
En notre communauté dernière
De l'abandon
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Des lucioles dans une pipe à crack
Tropique carcéral des midis
La fin du mois la fin de moi
Dissection d'être
& de corps & de pouvoir
Les âmes s'embrunissent de sondages
& quelle corneille ne nous venge
& des drones & des pouvoirs
Bas résille brésillent de barbelés
& les contre-feux d'automates serviles
Que n'essaime ne s'éteigne parmi les flux le flux
Ne s'y fluidifient & la viande & son travail
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Au bar du bar-tabac
Une petite musique de la haine filtre
D'une radio éteinte
Avec ses âmes grillagées
Qui vocifèrent un peuple sans l'autre
Là où l'autre de l'autre
& ses dialectiques sales
Se contentent d'une image
D'averse & d'aversion
Toute cause a son étranger
Que l'on noie tant bien que mal
Dans le vin & dans la mer
Mais dans le loin de leur malemort
Rien ne dit
& le paysan
& son fusil
Planté dans la boue
Jusqu'à la plaie
Qui alla aux ventres des bêtes
À son tour s'y noyer
Avant que l'arme
Ne s'en retourne
À son ciel
Au silence
De nos commodités
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Les géraniums sont tranquilles aux fenêtres du village.
Ce matin, quelques gendarmes ont expulsé le dernier migrant.
Un café fermé & de la poussière nationale pour tout décor.
Il y a des affiches électorales qui peuplent notre silence.
& ce soleil de printemps qui dure plus longtemps que la plainte de l'autre.
Tout a un goût de mort. Tout est si paisible dans ce goût qui nous revient.
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Nous la peau de nuit
Nous les nuisibles
Nous le hurlement jusqu'à l'étouffement
Nous l'étouffement & ses identités troubles
Nous l'absence de visage sous la bavure
Nous la saignée des sangs sales
Nous l'oubli du rire dans le sang sale des dents cassées
Nous du tout au bout de la matraque
Nous dans le défaut de notre histoire nôtre
Nous en offrande à l'œil des faisceaux
Nous la virtualité de notre chair
Nous la chair de toutes les menaces
Nous le fruit oblique de leurs peurs
Nous la gueule ouverte aux pluies acides
Nous le choléra avant la peste
Nous la rouille sous le lustre
Nous le sable du désert
Nous ce grain de sable qui grippe la machine d'occident
Nous la cause de la catastrophe climatique
Nous de toutes les catastrophes qu'ils désignent dans nos ombres
Nous le paysage du lointain qui menace les paysages de l'ici
Nous le surnuméraire liquidé avant la faillite
Nous le remplacement des peuples
Nous la division jusque dans leur pureté
Nous le travail sans salaire qui divise la terre
Nous sous la terre & sans valeur
Nous l'ilote soumis à notre seule valeur d'offre & de demande
Nous le joug qui continuera de nous faire baisser la tête
Nous l'acharnement à dire oui à tout maître à toute substitution du maître
Nous le vide qui devance le rebord
Nous la tentation d'y flotter plus longtemps que le néant
Nous le vocable qui écorche la bouche des blancheurs
Nous la boue qui macule la langue blanche de toutes leurs blancheurs
Nous la goutte de sang plus lourde que la boue qui s'infiltre en nos veines
Nous de cette goutte qui perle à la plaie de nos regards éteints
Nous les funambules des frontières
Nous la pendaison aux grilles de l'unique frontière
Nous l'extrême nord de notre potence
Nous la corde plus que le corps qui y pendra
Nous le soupir avant l'abattoir
Nous le naufrage qui emporte les démocraties
Nous l'écho sous-marin du marché libre
Nous la petite marée des embarcations chavirées
Nous la mer qui n'est jamais la mer Méditerranée lorsque l'on s'y noie
Nous la souillure des plages si blanches que l'on dirait de la chaux
Nous le quasi-silence de nos bronches de sel
Nous le vague & nous la vague qui rapportera notre cadavre
Nous le renflement d'un cadavre qui aura rêvé avec l'abysse
Nous l'abysse qui portera encore & encore si peu d'écume & de rêve
Nous le corps noyé que l'on pendra quand même pour l'exemple
Nous le spectre sans yeux & sans nom que l'on exhibera jusqu'à la fin des fins
Nous avec nos sœurs les corneilles si noires de nos yeux & de notre nom dévorés
Nous la fin des fins de tous nos exils
Nous dans la détestation du nous
Nous jusque dans la disparition de nous
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