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Les géraniums sont tranquilles aux fenêtres du village. Ce matin, quelques gendarmes ont expulsé le dernier migrant. Un café fermé & de la poussière nationale pour tout décor. Il y a des affiches électorales qui peuplent notre silence. & ce soleil de printemps qui dure plus longtemps que la plainte de l'autre. Tout a un goût de mort. Tout est si paisible dans ce goût qui nous revient.

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Nous la peau de nuit Nous les nuisibles Nous le hurlement jusqu'à l'étouffement Nous l'étouffement & ses identités troubles Nous l'absence de visage sous la bavure Nous la saignée des sangs sales Nous l'oubli du rire dans le sang sale des dents cassées Nous du tout au bout de la matraque Nous dans le défaut de notre histoire nôtre Nous en offrande à l'œil des faisceaux Nous la virtualité de notre chair Nous la chair de toutes les menaces Nous le fruit oblique de leurs peurs Nous la gueule ouverte aux pluies acides Nous le choléra avant la peste Nous la rouille sous le lustre Nous le sable du désert Nous ce grain de sable qui grippe la machine d'occident Nous la cause de la catastrophe climatique Nous de toutes les catastrophes qu'ils désignent dans nos ombres Nous le paysage du lointain qui menace les paysages de l'ici Nous le surnuméraire liquidé avant la faillite Nous le remplacement des peuples Nous la division jusque dans leur pureté Nous le travail sans salaire qui divise la terre Nous sous la terre & sans valeur Nous l'ilote soumis à notre seule valeur d'offre & de demande Nous le joug qui continuera de nous faire baisser la tête Nous l'acharnement à dire oui à tout maître à toute substitution du maître Nous le vide qui devance le rebord Nous la tentation d'y flotter plus longtemps que le néant Nous le vocable qui écorche la bouche des blancheurs Nous la boue qui macule la langue blanche de toutes leurs blancheurs Nous la goutte de sang plus lourde que la boue qui s'infiltre en nos veines Nous de cette goutte qui perle à la plaie de nos regards éteints Nous les funambules des frontières Nous la pendaison aux grilles de l'unique frontière Nous l'extrême nord de notre potence Nous la corde plus que le corps qui y pendra Nous le soupir avant l'abattoir Nous le naufrage qui emporte les démocraties Nous l'écho sous-marin du marché libre Nous la petite marée des embarcations chavirées Nous la mer qui n'est jamais la mer Méditerranée lorsque l'on s'y noie Nous la souillure des plages si blanches que l'on dirait de la chaux Nous le quasi-silence de nos bronches de sel Nous le vague & nous la vague qui rapportera notre cadavre Nous le renflement d'un cadavre qui aura rêvé avec l'abysse Nous l'abysse qui portera encore & encore si peu d'écume & de rêve Nous le corps noyé que l'on pendra quand même pour l'exemple Nous le spectre sans yeux & sans nom que l'on exhibera jusqu'à la fin des fins Nous avec nos sœurs les corneilles si noires de nos yeux & de notre nom dévorés Nous la fin des fins de tous nos exils Nous dans la détestation du nous Nous jusque dans la disparition de nous

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Des ratonnades En périphérie d'Uranus On y a creusé la Tombe tout le jour & on y a dormi longtemps Jusqu'à cet endroit Du souffle Où de la nuit l'œil S'ourle bleui d'interrogatoires Devient ce point fixe Sans étoiles Où on y dévore Le goudron à plus soif Hydrocarbure sans trêve Pour cette aurore des fins Qui ne nous quitte D'une semelle Le songe avait le goût Du cuivre & de l'urine Impasse sombre Des Arabes abattus Le fleuve est une cicatrice Un labyrinthe d'abattoirs

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1X84-2k24 184 km/h 1,4 ‰ 1 g de C A86 Nord ô périph nord Sens inverse Sans espoir CB négatif Par zéro 3x glisse Glissière U-turn 180° En X 30 s Vapes Vapeurs Flammes 980 °C Thermodynamique 2e loi 2e voie 0 bpm 5 minutes 2 ambulances 3 orphelines 1 divorce Consumé 6 mois d'arriéré 12 mois de sursis Purgés 4 planches 1 notaire Dettes 5k 3 bouquets Fanés Concession 30 ans Silence

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Travail famine putride Affamé de fêlures Le moteur d'une voiture Qui tourne Garage fermé À vide Au vide Insomnie fond sombre Plan de sauvegarde de l'emploi Les licenciements divisés par deux Sans lui Une lettre Peut-être pour dire Jour chômé l'éternité liquidée Province dimanche suicide Stop rouge feu Contre du béton de Chine Aquarium misère sale Nuit de l'opaque Nuit de l'OPEP Nuit à la santé Au bout Tout au bout De la troisième nuit Des poumons d'huile On retrouva son corps Travaillé de fumées & d'extinction Travaillé Pour rien

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Il y a du bitume sur le cosmos Carbone Carbure Carburant L'animal mort Devenu liquide Plus visqueux que Météo spectacle électoral La remigration & la publicité Petite musique chanson sale Incognito selfie devant des cadavres De l'écologie profonde moins l'étranger Pétrolifères les bottes brunes des évangiles Société formaldéhyde de nos gestes manqués

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Chaque bourgeon ressemble à une grenade Le vent du désert pour toute immigration Pollution lumineuse sous mélancolie d'avril LED comme une ville Des diodes jusqu'à l'impasse Rwanda terminus & ce sky coupé à l'agent orange Tangue stop Dopamine tristesse Des télés ignorées Reconverties En panneaux publicitaires Des passants qui clignotent Des bières éventées Des corps éventrés Des réductions Sur l'abonnement sans fil Sans filet dead shot Vision nocturne Plus verte que l'Orient Plus verdâtre Que toutes leurs plantes Artificielles Cul sec jusqu'à la moelle

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On ne nage pas 2x Dans le même fleuve Car on ne s'y noie qu'1x Il y a des frontières & des plates-formes pétrolières Des cadavres du hood Gonflés au sel Nefs & NFTs Chavirent Dans des nuits au sodium Mixtape des ombres M16s & M23 Pour que se scellent tes cellules Ton réseau qui vibre Shenzhen melancholia Les nuages ont des frontières Dans leurs réacteurs Tchernobyl au milieu du Kivu Vaporwave des labyrinthes déserts Colombite-tantalite N'attrape-rêve N'attrape rien Ball-trap sans colombes Des tentacules à la place des ailes Tout s'excave & ne retombe

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Luftmentsch sous les bombes J'ai des nébuleuses dans les poches Des seringues des mégots des rêves éteints Qu'entropie ne nous disperse Un peu de sable Des immeubles qui flottent Globes globules sans plaie Je plane drone hit & run Nous portons la pulsion le pulsar L'ultrason des destructions ordinaires Il y a des huissiers Des sirènes veineuses Des larmes plus lourdes Qu'un soleil qui s'effondre S'enracine white dwarf d'embruns D'atrabile sans cloud D'aucun trafic L'Afrique liquidée S'étiole d'ondes d'ondoiements Offshore sans corps ni frontières

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Sous nuit sous pluie Peu gueulent peu veules Sous vol sous sol Si peu si gueux Trente sous tentes Peu seuls peu beurs Sous chiens sous rien Peu peuple peu creusent Sous peu sous fleuve Mais sans nuit pluie vol sol chien ou rien peu veules peu gueux & peu gueulent sous peu si peu qui creusent sous rien & de soi à soi le soir sans rien sous-peuple mais sans rien du soir où des beurs s'envolent sous-sols sans soi se noient ni peuple ni pluie sans sol sous fleuve que de restes que de chiens que ne reste-t-il si seuls si rien de nos restes pour les chiens

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