Un jour Ils ne diront plus que je suis l'animal Mais je n'aurai plus de langue Pour leur répondre Que toujours je demeurerai étranger à moi-même
Un jour Ils ne diront plus que je suis l'ennemi intérieur Mais je n'aurai plus d'oreilles Pour leur révéler Que toujours la racine a soulevé la terre
Un jour Ils ne diront plus que je suis le bruit et l'odeur Mais je n'aurai plus de nez Pour leur faire sentir Que toujours la flamme fut indistincte du feu
Un jour Ils ne diront plus que je suis la vermine Mais je n'aurai plus de mains Pour leur montrer Que sous ma peau dansent des spectres
Un jour Ils ne diront plus que je suis l'usurpateur Mais je n'aurai plus de regard Pour leur confier Que toujours la nuit a devancé nos rêves