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Ils disent Qu'il y a de la gangrène entre mes silences Mais il n'y a que de la cendre & mon exil qui Tente d'y survivre Je renonce & je renonce à faire D'un corps un drapeau Je renonce à tout drapeau Jusqu'à Jusqu'au Jusqu'où Vacillements & renoncement Il n'y a Rien & un peu plus brigades & colonnes Otages & trafics Captagon & captation Car il y a encore des silences Des fosses & des fausses informations Des astres Des satellites Des enfants morts Des images qui y sinuent La négociation avec & qui se souvient des charniers anciens De mes pleurs d'Harar D'horreur De rien Rien ou personne Je ne relativise rien Ni personne J'incorpore très au fond Leur empreinte d'ombre Je m'étends avec & j'étends mes silences Mes corps sous nombre sous-munitions surnuméraires Ce sont des corps terreux comme le néant Des corps morts & des cormorans Qui s'embrument Lorsque tout s'embrunit D'extrême l'extrême D'une haine l'autre Tout jouit de sa jouissance de haine L'histoire est Un multiple de trente Que dit La white nation des commerces d'éternité Un corps vaut un corps qui vaut un corps Mais tous les corps n'ont pas la même valeur Ou une valeur fossile Une valeur du free market Sans nation Nationale Marché des bêtes & des bêtes humaines La main invisible tient le fusil Valeur d'échange des massacres Survaleur du sous-homme Supplice FPS Drone sous-underground Frappes ciblées Dommage collatéral Hyperréel Ou hyperrêve L'image s'écorne Plus lentement Que l'essence ne consume La vie

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Se taire Se placer tout Contre la terre Tendre Entendre Les morts les mots Sous terre Se taire Encore Des corps Sa terre ma Tienne n'y tienne Le partage Rien De souffle plus Les morts proposent Les vivants imposent

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Je me suis retiré du monde J'ai placé mon oreille Tout contre le silence & dans le silence des silences Je suis devenu adelphe De la moisissure qui poussait Dans ce silence des silences Contre le métal des utilités J'ai cherché à faire communauté Sans but avec un peu de lichen Abîme du bitume troué Des écorces de bouleau Pour tout palais & j'ai laissé les morts Me revenir avec & avec leur sagesse Très terreuse de l'oubli Gravats & quelques racines Arrachées Sans histoires & sans monde

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J'ai pris un peu de terre entre mes mains & j'ai laissé cette terre glisser vers le désastre Ce qu'il en restait encore de cette terre Au bout de mes doigts je l'ai regardé Avec le regard vide du souvenir J'ai mis un peu de cette terre sur ma langue Pour me ressouvenir de la terre & de ses spectres Mais il ne restait plus rien Cette terre avait le goût du métal & du sang Plus rien & de la terre & de ses spectres Mais la terre continuait à s'effriter Sur ma langue sur les villes & sur leurs certitudes Comme toutes les autres terres Malgré le métal & malgré le sang J'ai dit ceci n'est pas terre car ceci est ma terre & j'ai tendu ma main vers l'inconnu Mais l'inconnu ne m'a pas répondu Il était le métal & le sang entre mes mains & il portait avec lui mes songes De cendre & de déchets Il y eut un bruit sourd Des imprécations & des hommes Mes songes d'une terre sans terres À celle-ci je n'appartiendrai jamais Que restera-t-il à déterrer d'entre mes songes Je n'appartiens qu'au vent La poussière peut bien emporter Dans sa course ce que je cache d'espoir Je préfère l'érosion À toute sédimentation Cette terre s'effritera Comme toutes les autres terres Toujours sous le poids du ciel & je ne serai pas avec elle Ni le métal ni le sang Ni le souvenir ni son enfouissement À la cendre aux déchets À ce que je fus & à ce que je suis À mes spectres sous la terre Avec le vent avec le ciel Je ne réponds Car je ne réponds plus qu'au silence Je dépose une pierre sur d'autres pierres J'y vois des miroirs & des miroirs de nuages Qui vont Malgré mais avec & avec moi avec l'air du soir Air sec des atomes catastrophés En deçà de nos territoires Sous le vert des radars & des drapeaux Là où la carte demeure sans frontières & là Dans l'enfouissement de mes lamentations Qu'à la poussière seule Encore je ne réponds Avec ce qu'il reste De moi de l'autre L'impossible nous Les faisceaux L'électron l'électrique L'élection des peurs Avec cette terre sans moi sans nous L'autre qui s'effrite Qui ne s'effrite De nous & Nous sombrons

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J'ai plongé dans le très noir Avalé ce qui chavire La marée le gasoil Que je boive l'eau la javel Jézabel la gelée Des cétacés soupirent dans mes soupirs Ivre du feu grégeois je désire ne pas Ou être Tout auprès Tout au plus Du plancton La vie indifférenciée Indifférente sans discontinuité Multiplicité d'efflorescence On pêche la canned tuna à l'explosif Acid modernity à la ligne à la boîte Je me suis tu Tué plus longtemps Que l'agonie l'œil Gilet sans choix Orange lettre d'Afrique L'encre sans papier Destination Abyssinie d'en bas S'ancre sans origine

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Octobre Rouille 30 degrés Peupliers Sans peuple Gorgés du rien du ciel Racines d'âcre Nacrées de béton Asphyxie & asphalte Fonte d'acier la factory Banquises qui n'y fondent Les plats surgelés Le fleuve la sève la sécheresse Les mortes-saisons Agent orange born again The Viet Cong des grillons d'automne Soufflerie vent sud Acide 2 Virgule 4 Cheminées & chevalements Se confondent À la nuée à la nuit Ou n'est-ce La centrale Le noyau l'énergie Ou le fossile L'organe mort Dans le liquide très noir De l'immobile l'humain Il y a un paywall Devant mes alvéoles

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Avaler des sacs plastiques ne vous transformera pas en volatile.

#théorème

Au sud du périph La Sibérie des ombres Kolyma & collimateurs Mes divinités chthoniennes Portent des masques FFP2 Elles font le trottoir Le long de la ceinture d'astéroïdes Du pétrole dans mes veines Un trou noir pour toute lumière & des derviches tourneurs Entre mes synapses La constellation du Centaure Ressemble à une pharmacie vide Quelle terre n'a d'angles Entre deux métros Bouche-à-bouche Tramway V Untermensh du rêve Zéro-dix de transe Ne dérive La diagonale de la white Que ne distingué-je La snow ou la C Une dernière allumette Dans le blizzard

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Éthique minimale pour une fatalité heureuse :

La vie, c'est pas moche, quand la tartine tombe du mauvais côté de la tartine. Il ne reste plus qu'à faire en sorte que les deux côtés de la tartine soient ses mauvais côtés.

#théorème

Un homme traverse la route. Personne n'a adressé la parole à cet homme aujourd'hui. Il est vraisemblable que personne n'a porté attention à cet homme aujourd'hui. Un chien tourne la tête en sa direction. Le chien le regarde. L'homme regarde le chien. Tous deux s'observent en continuant leur route. Le chien tourne à nouveau la tête. Il fait comme les autres qui ne sont pas des chiens. Il ignore l'homme. Qu'a été l'homme dans la tête du chien ?

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