ein sof

À la sortie du camp, un mort. Il me salue et me laisse passer. À mon passage, il me murmure quelque chose. Il tremble. Tout tremble. Il me salue à nouveau. Je ne réponds pas. Nous allons nous faire exécuter, me dit-il. Enfin. Encore. Je n'ai pas le temps pour ça. Il faut vaquer. Il y a de la neige entre mes idées. Charbon et verglas. Suis-je en paix maintenant ? Je peux me risquer dans le dedans du monde. Cette fois, peut-être qu'ils me tueront. Enfin. Encore.

#fragment

Je lisais, il y a quelques jours, que Sebald était allergique à l'alcool (dans Les Anneaux de Saturne). Alors, Sebald, Lowry, Sebald, Lowry. Je ne sais pas. Titube. Mais on ne parle pas d'alcool, ici, mais d'errance.

#critique

Hier, au matin, les bombardements avaient pris fin, je pouvais exister. Un trou s'étend dorénavant au-devant du monde. Son pourtour se confond à mon souvenir. J'y survis. Trébuche. Y sombre. Écho du sombre. Recommencement des bombardements.

#fragment

Le capitalisme tardif est une récursion de nos mauvaises manières.

#théorème

Je pleure souvent sous la pluie pour me confondre à mon environnement.

#fragment

Tout rêve ne commence que la sixième année d'un plan quinquennal.

#théorème

J'ai coupé ma tête et je la place à présent sur ton épaule. Il me surveille, mais cela n'a plus d'importance. Je connais le bruit des oiseaux.

#fragment

Il y a des pavots qui poussent en ma mémoire. Des herbes sèches, des révoltes, peu d'amour. Il y a des naufrages qui s'évadent de ma salive. Je me dilue dans l'incertitude. L'embrun pour toute bouteille brisée, évidée de raison. Il y a des cormorans qui campent sur mes cerveaux. Des rémiges inutiles, mon servage, et ce monde à recommencer. Je vois les camps derrière les camps, la perspective se replie sur elle-même. J'en veux à l'horizon.

#fragment

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